bienvenue à toi lettresdarcadi e,
reconnaissa nce, c'est ce que le plus commun des mortels cherchent dans ce v
Par koukie, le 12.03.2011
· Pourquoi des Lettres d'Arcadie ?
· Le commencement
· Il est encore temps
Date de création : 11.03.2011
Dernière mise à jour :
14.04.2011
3 articles
Pourquoi les Lettres d'Arcadie ?
Cela fait évidemment référence aux Lettres Persanes. Si l'on vient à penser que je me compare à Montesquieu, pourquoi pas, certains rêvent bien de lancer des toiles d'araignées avec leurs mains. Mais soyons sérieux, ce n'est pas du tout mon propos. Je fais plutôt référence à l’ouvrage lui-même, à l’idée d’un voyageur quittant son pays poussé par la curiosité et le désir d’apprendre d’autrui. Ce qui a du sens pour moi ici c'est l'idée du regard que peut porter ce voyageur, cet étranger. J’aime l’idée qu’il puisse remettre en question, offrir une nouvelle sensibilité, une perception originale. J’aime sa capacité à pouvoir paraître ridicule, révélant le vrai ridicule de ceux qui le jugent. Il y a un véritable potentiel d’échange, transformant une dichotomie en fusion profondément enrichissante. L’étranger est finalement sujet à une profonde remise en question autant qu’il la provoque, c’est d’ailleurs souvent la base du lien affectif très fort qui peut lier un étranger à sa terre d’accueil.
Je souhaite donc comme l’étranger pouvoir apporter un autre regard, de nouveaux arguments. Pour moi cela repose sur un subtil équilibre, affirmer ses convictions tout en étant capable de s’ouvrir au point de vue d’autrui pour les faire évoluer. La bonne foi est donc une règle, autant que l’écoute et le respect. Je crois qu’il faut être au moins deux pour dialoguer, et rester humble pour être écouter.
Je ne pense pas que les discussions de ce blogue prendront la forme de lettres romancées comme on les trouve dans les Lettres Persanes. Le support ne s’y prête pas tellement et je doute avoir le talent d’écriture nécessaire à un tel exercice. Mais disons que l’idée est là.
Et Pourquoi l’Arcadie ?
Je n’ai pas choisit l’Arcadie pour une raison particulière en soi. Le plus important était d’avoir un pendant à la Perse. Déjà que je m’inspire de l’idée d’un autre, je ne voulais pas non plus faire du plagiat. Ce que je regrette d’ailleurs, pour moi la Perse aurait été un excellent choix, tant je cultive une grande curiosité pour cette culture. Le choix de l’Arcadie s’est donc fait un peu par obligation, mais pas non plus par hasard. Je souhaitais faire appelle à sa double évocation : la Grèce antique et le paradis terrestre. J’aime l’idée d’un voyageur arcadien qui serait parti explorer nos contrées, portant sur nous un regard critique et raisonné, se questionnant sur ce qui nous pousse vers l’absurde et l’origine de nos contradictions. Riche de son vécu au paradis, il aurait un regard sage, profondément idéaliste mais conscient de la gravité de la réalité. C’est bien entendu un personnage fictif. Et si je souhaite rester dans la logique des Lettres Persanes, je dirai que cet Arcadien est un voyageur avec lequel j’ai un jour partagé le gîte.
On m’a souvent qualifié d’idéaliste, alors l’apparente naïveté de quelqu’un venant d’un paradis me semble familière. Toutefois mon souhait est de convaincre que, dans une certaine mesure, l’idéalisme est bien souvent qualifié comme tel par ceux qui ont tout intérêt à ce que la réalité demeure. Il y a une différence entre le rêve, l’idéal, et le projet concret qui s’en inspire. Il est parfaitement louable de se satisfaire de ce qui existe déjà, mais je trouve bien plus intéressant d’imaginer, de construire et de réaliser. Et j’ai du mal à croire que si un projet souhaite faire preuve d’éthique, de respect, il soit subitement idéaliste. Quelle profonde tristesse, quel désespoir si l’on devait admettre que tout ce que nous entreprenons doit être dénué de valeurs, parce que le monde qui nous entoure en est dépourvu. L’Arcadie évoque ainsi également pour moi un certain optimisme.
Je souhaite dès à présent remercier tous ceux qui auront pris de leur temps pour lire ces quelques lignes. Si je souhaite autant partager, c’est aussi pour faire plaisir et non pour ennuyer.